mercredi 30 janvier 2013

Une petite explication s'impose...

Salut à tous !

Cela fait environ 2 mois que je n'ai rien posté sur cette page à cause du temps que me prenait un autre projet...
J'ai en effet monté une association d'étudiants qui a pour but de créer et de commercialiser une bande dessinée en partenariat avec des étudiants des Beaux-Arts de Nancy !
Cette première BD sera basée sur les contes et légendes de Lorraine et sera constituée de 6 contes différents de 9-10 pages !


Si cela vous intéresse, n'hésitez pas à rejoindre la page facebook de l'association et à nous suivre via twitter (@ALTATAComics).

Un site internet est aussi en ligne : www.altatacomics.com
Je compte sur vous !

Ps : maintenant que le projet est lancé et en bonne voie, je compte reprendre les critiques très bientot !

Stay tuned !


mardi 6 novembre 2012

Omega l'inconnu

Retour sur un graphic novel publié par Panini au mois d'octobre. Oméga l'inconnu est une mini-série de 10 numéros, écrite par Jonathan Lethem (auteur réputé de romans policiers et de science fiction) et dessinée par Farel Dalrymple (artiste au style indépendant qui a notamment publié Pop Gun War chez Dark Horse).La sortie est sortie en 2007 chez Marvel.

Après la mort de ses "parents", le jeune Alexandre Island se retrouve confronté à un monde qu'il ne connait pas bien, le monde réel. Il a en effet été éloigné de la société pendant toute son enfance...Pendant ce temps, un individu costumé passe son temps à se battre contre des robots tandis qu'un "super-héros" très médiatisé, appelé le Mink, fait la loi en ville...

Il est très difficile de se faire un avis définitif à la fin de la lecture de cette oeuvre tant elle est riche mais aussi surréaliste et déroutante ! Le lecteur se retrouve ainsi face à des situations toutes plus bizarres et incongrues les unes que les autres et on ne voit pas (tout de suite) forcément le rapport entre chacune d'entre elles...On se laisse donc guider par l'histoire sans forcément comprendre tous les tenants et aboutissants du scénario et des évènements qui se succèdent. De plus, l'ambiance graphique du titre, très particulier, contribue à renforcer ce sentiment d'être happé dans un univers étrange et éloigné des standards habituels... Mais j'y reviendrai en détail un peu plus tard...Bref, soyez prévenus, cette oeuvre est assez complexe et une deuxième lecture permettra sans doute un peu plus de clarté dans l'esprit du lecteur !

Néanmoins, cela vaut vraiment le coup de s'y attarder car Oméga : l'inconnu se démarque, tant par le fond que par la forme, des productions actuelles. L'auteur y aborde plusieurs sujets assez profonds : les notions de destin et d'humanité y sont abordées et on peut déceler à travers certains éléments ou situations les thèmes de la déshumanisation de la société et une critique acerbe des médias et de la télé-réalité. Autant de thèmes, traités avec finesse, qui apportent de la profondeur au récit et donne réflexion aux lecteurs qui se donnent la peine de gratter un peu sous la surface de l'histoire.

La narration, particulière, change selon les chapitres. Entre de longs monologues (spécifiques à la série originale de Steve Gerber parue à la fin des années 70), une tête de statue omnisciente et farceuse qui brise le 4ème mur, l'origine d'un des personnages racontée à la manière d'un écolier (et sans aucun dialogue) et une narration plus classique, le lecteur aura de quoi être surpris et désorienté ! Cette narration contribue donc grandement à l'identité particulièrement unique de cette histoire.

Enfin, l'auteur n'a pas oublié d'ajouter de l'émotion à tout cet univers singulier puisqu'on peut considérer que l'histoire principale est celle d'un jeune garçon qui apprend peu à peu à s'intégrer dans la société pour finalement s'accomplir pleinement et accepter son destin.
De plus, Lethem a pris soin d'ajouter quelques références savoureuses pour les Marvel fans (le numéro 1 est basé sur celui de la série des années 70 par exemple) qui feront surement sourire plusieurs d'entre vous.

Au niveau graphique, Darymple colle parfaitement à l'histoire racontée avec un trait résolument typé "indé". Il parvient à donner vie à ce monde surréaliste tout en nous offrant un New York détaillé et très ressemblant (on reconnait  ainsitrès facilement sa bibliothèque publique).

En résumé :

Oméga l'inconnu est une oeuvre atypique, riche et profonde qui fera surement date dans la production Marvel ! Des thèmes forts, une ambiance unique, une  large liberté artistique font de cette mini une expérience de lecture dont on ne sort pas indemne. Bref, courez l'acheter ! Moi, je vais entamer ma 2ème lecture...

vendredi 12 octobre 2012

Mystery men : La grande dépression

Nouveau 100% chez Panini avec la mini-série en 5 numéros Mystery Men. Parue aux USA entre aout et novembre 2011, cette mini est écrite par David Liss (auteur notamment de la dernière série consacrée par Black Panther) et dessinée par Patrick Zircher (Iron Fist, des fill-in de Iron Man, Hulk).

Dans les années 30, Dennis Piper alias l'Ombre, vole les riches afin d'aider la population touchée de plein fouet par la grande dépression. Mais quand sa petite amie Alice est assassinée, il se jure de retrouver le coupable et de lui faire payer. Sa quête de vengeance va l'amener à côtoyer d'autres mystérieux individus masqués et à franchir la porte du surnaturel..

Située dans les années 30, où une crise sans précédent faisait alors rage (l'histoire se répète ..), cette histoire de héros masqués est un énorme hommage aux comics de cette époque ainsi qu'à leur ambiance pulp. Le lecteur sera ainsi amener à découvrir cinq héros qui font fortement référence à des héros connus et des archétypes de ces années-là (The Spirit-enquêteur, The Rockeeter-aviateur etc...). Les lecteurs les plus expérimentés prendront donc plaisir à repérer les références qui parcourent tout le récit. Néanmoins, David Liss a su modifié ses héros pour leur donner une identité propre et ne pas faire d'eux une simple copie d'héros du passé. Les origines de chaque personnage sont d'ailleurs intéressantes, même si forcément classiques. Mention spéciale à celle du Chirurgien, qui est par ailleurs le personnage le plus réussi de la mini (tant au niveau de la personnalité que du chara-design).
Liss arrive aussi en peu de temps à créer de réels liens entre chaque personnage : des amitiés, de la méfiance, de la jalousie...qui rendent l'équipe vraiment attachante. Une véritable leçon d'écriture !
Seul le personnage du "méchant" pèche un peu. La faute a une caractérisation trop unidimensionnelle et a une relation avec le personnage principal trop prévisible et/ou déjà vue.

Le contexte socio-économique (pauvreté, ségrégation raciale...) sert de toile de fond à l'histoire et ajoute un réel atout à la mini. Des références à des évènements réellement passés sont même présentes ce qui témoigne de l'application de Liss à créer une image fidèle de l'ambiance de l'époque. Petit bémol, le principal méchant est entouré  de caricatures de capitaliste prêts à tout pour gagner quelques dollars...un peu simpliste, non ? Mais ce point négatif est vraiment mineur, pas de quoi gêner le lecteur.

L'histoire prend donc la forme d'une enquête policière, ponctuée de rencontres surprenantes et de scènes d'action. Sur ce point, l'originalité n'est pas vraiment au rendez-vous (mais au vu du type d'histoire racontée, on ne s'en soucie guère). Par contre, l'efficacité narrative est bien présente et on ne s'ennuie pas du tout ! 

Je ne connaissais pas énormément le travail de Patrick Zircher auparavant mais il livre ici une excellente prestation que ce soit au niveau du design très réussi des personnages,des décors ou de la narration.

En conclusion :

Vous l'aurez compris, cette mini-série est d'une excellente qualité ! Bénéficiant d'une très bonne écriture et d'une partie graphique remarquable, cet hommage à la période pulp de la bande dessinée américaine vaut vraiment le détour !


samedi 15 septembre 2012

Red Skull : Incarné


Retour sur le 100% Red Skull : Incarné, contenant la mini-série en 5 numéros écrite par Greg Pak (à qui l'on doit notamment Magneto : le testament) et dessiné par Mirko Colak.

Comment Johann Schmidt  est-il devenu l'incarnation du Mal que l'on connait ? Cette histoire va nous plonger dans la sombre Allemagne des années 20 à 30 et nous narrer l'évolution de ce jeune orphelin, qui tente tant bien que mal de survivre...

Raconter les origines d'un personnage aussi emblématique que monolithique (être le "nazi suprême" n'aide pas à être caractériser subtilement) s’avérait être un défi de taille pour Greg Pak...mais force est de constater que l'auteur a réussi son pari en donnant une histoire forte et une véritable épaisseur au personnage !
Pak ne tombe pas dans l'excès ou la caricature, écueils principaux de ce type d'ouvrage, et nous propose une description très juste de Schmidt et de sa psychologie. Nous n'aurons donc heureusement pas le droit au vilain caricatural qui est "méchant" sans raison...Au contraire, il agit toujours de manière réfléchie ce qui met en lumière son intelligence mais aussi, et surtout, sa facilité à manipuler les gens et son côté "prêt à tout" pour arriver à ses fins.
De plus, certains passages dans le récit sont réalisés dans le but de nous donner une sensation d'empathie envers le personnage, pour être un peu plus tard horrifié par les choix de ce dernier. Ce "grand huit émotionnel" est vraiment bien réalisé et a le mérite d’interroger le lecteur sur les choix qu'il aurait pu faire à cette époque. On peut aussi ce demander si, au final, cet orphelin ne serait pas devenu complètement autre chose s'il n'avait pas connu cette époque mais, sur ce point, chacun est libre de penser ce qu'il veut...
L'ambiance est sombre et pesante et toute l'histoire se déroule dans un contexte historique bien retranscrit. On voit que l'auteur s'est très bien documenté sur l'époque en question. Cela ajoute donc une valeur non négligeable à l'ouvrage, et peut être, remémorera quelques faits historiques à certains lecteurs. 

Colak et son style européen plutôt sobre servent le récit avec intelligence. Les   expressions faciales des personnages sont d'ailleurs très réussies et le chara-design de Schmidt permet un attachement dérangeant pour le lecteur, mais qui, encore une fois, appuie la narration et le propos de l'auteur avec brio.
Notons aussi une reconstitution minutieuse de l'époque avec des décors et surtout des uniformes plus vrais que nature.
En bonus, vous retrouverez les magnifiques couvertures de David Aja, inspirées des affiches de propagandes de l'époque. Du grand art !





En résumé :

Une solide mini qui raconte avec intelligence l'évolution d'un enfant à travers l'une des époques les plus sombre de notre Histoire. Un portrait équilibré qui évite l'écueil de la caricature et apporte une réelle profondeur à ce méchant culte, le tout porté par un dessin adéquate et une reconstitution historique de qualité ! Si ce personnage vous intéresse, ne ratez surtout pas cette mini !