mardi 28 février 2012

Batman : Sombre reflet tome 1

Urban arrive enfin en librairie avec une première salve d'albums, dont Batman : Sombre Reflet fait partie.
Ce premier volume, écrit par Scott Snyder, regroupe les numéros de  Detective Comics 871 à 875.

Dans ces épisodes,  Bruce Wayne est parti de Gotham à la recherche de nouveaux alliés pour son nouveau projet : Batman Inc. On retrouve donc Dick Grayson sous le costume de Batman. Il apprend que des objets qui ont appartenu à des super-villains sont vendus aux enchères par un mystérieux individu... Il décide alors d'en savoir plus et mène son enquête dans les bas-fonds de Gotham City.
Dans le même temps, le fils du commissaire Gordon revient en ville voir son père afin de se faire pardonner son comportement passé. Celui-ci va devoir affronter de douloureux souvenirs...

Pour commencer, une bonne initiative à saluer : en effet, Urban a jugé bon d'ajouter en début d'album une frise chronologique de l'univers DC qui va de 1985 jusqu'à 2012 ainsi qu'une présentation des personnages principaux présents dans le récit. Un travail éditorial de qualité qui aidera les plus débutants d'entre vous à s'y retrouver facilement.

Commençons par la 1ère partie, dédiée à l'enquête de Dick :
Snyder nous offre un pitch original qui titille tout de suite notre curiosité. Cette histoire de ventes aux enchères secrète est très bien vue dans un monde rempli de super-héros et l'idée apparait tout de suite légitime, réaliste.
La suite est une enquête qui s'avère plutôt classique mais racontée de manière très efficace : la narration est fluide et dynamique, renforcée par le story-telling de grande classe (plongée, contre-plongée, plan large sont par exemple au programme) et les très bons dessins de Jock. On voit que Snyder maitrise parfaitement son récit : le suspense est présent tout au long de l'aventure et les personnages sont très bien définis ; mais aussi l'univers de Batman : des références à des événements importants du passé de l'homme chauve-souris sont ainsi intégrés dans l'histoire, sans pour autant gêner les lecteurs débutants. 


La 2ème partie de ce volume s'intéresse au commissaire Gordon et à sa famille. L'idée d'utiliser le fils de Gordon est excellente. Son unique apparition date de Batman : Year One, paru en 1987. On se pose donc naturellement la question de savoir comment il a évolué depuis tout ce temps et comment Jim, le flic incorruptible et intransigeant de Gotham, a réagi face au comportement et au caractère étranges de son fils. Donner du background supplémentaire au personnage de Gordon permet naturellement de l'étoffer, de lui donner de la consistence.
Il en avait bien besoin et on peut raisonnablement penser que ce run fera date dans la construction  du personnage.
Francavilla est au dessin et, comme je l'avais dit précedemment, réussit à chaque fois à donner une ambiance unique, urbaine et sombre, au scénario de Snyder.

Enfin, il est important de noter la place donnée à la ville de Gotham dans cette histoire. Le scénariste et les 2 dessinateurs se sont en effet accordés pour nous la montrer sombre, glauque, et pesante mais aussi terriblement belle ... On sent qu'un gros travail a été effectué sur l'architecture des lieux choisis pour le scénario. Elle constitue véritablement le 3ème personnage principal de ce récit.

En résumé :

Ce tome 1 de Batman : Sombre Reflet est une petite pépite : une enquête sombre d'un coté, une histoire de famille de l'autre. Le tout est très bien écrit, avec une narration efficace, des personnages bien définis et des dessinateurs de talent. Que demande le peuple ?

samedi 25 février 2012

Batman Showcase 1 : la suite de Batman Inc


Urban Comics se lance en kiosque avec Batman Showcase 1. On y trouvera les épisodes 5 à 8 de la série Batman Inc de Grant Morrison, accompagné de plusieurs dessinateurs (Paquette, Burnham et Clark) selon les épisodes.

On attendait l'équipe d'Urban pour son travail éditorial qu'elle promettait de qualité. Force est de constater que, pour cette 1ère revue kiosque, le résultat est à la hauteur de nos espérances : une page et demie en début de revue résumant les événements passés depuis Infinite Crisis, une présentation détaillée des personnages apparaissant dans chaque numéro, un organigramme de Batman Inc et enfin quelques variant covers. Des ajouts très appréciables pour mieux comprendre le contexte et les personnages de la série, surtout que Morisson nous ressort (comme à son habitude) des héros très anciens (certains datant de 1955 !), pour les remettre au goût du jour.

Dans le numéro 5, Batman et El Gaucho (le Batman argentin) suivent la piste du Dr Dédale jusqu'aux îles Malouines. Ils y retrouvent Batwoman et le Masque (un agent secret anglais), avant de découvrir qu'ils sont tombés dans un piège...
Il ne se passe pas grand chose dans ce numéro. On en apprend toutefois un peu plus sur le passé du Dr Dédale et sur ses objectifs. Morrisson donne la part belle à l'action avec un combat mettant en scène Batwoman. Coté dessin, c'est le frenchie Yannick Paquette qui est aux manettes et c'est très joli !

Le 6ème numéro est une présentation de tous les agents que Batman a déjà recrutés à travers le monde. Morisson entretient le mystère sur l'organisation terroriste qui s 'oppose à Batman, à l'aide d'ellipses, plus que frustrantes pour le lecteur ! On ne saura qu'une chose : son nom. De son côté, Bruce est inquiétant : " Batman est partout" dit-il. Dérive-t-il dans le tout sécuritaire ? C'est une piste à suivre, d'autant plus qu'il reste assez flou sur les objectifs de Batman Inc.

Le 7ème numéro, dessiné (comme le 6ème d'ailleurs) par Chris Burnham, se concentre sur une réserve indienne et les 2 héros qui tentent de la protéger. On y voit les méthodes et le quotidien de ces 2 nouveaux alliés. Le parallèle que l'on peut instaurer avec Batman et Robin est intéressant. Mais ce qu'il est important de noter c'est que Morrison n'hésite pas à briser les codes du Chevalier Noir : on pourra ainsi le voir se promener en plein jour dans un hôpital...Cela montre la volonté de l'auteur d'emmener Batman vers autre chose, ce qui est objectivement réussi si l'on considère l'ensemble des numéros parus jusqu'ici.
Les dessins de Burnham sont sympathiques, son trait se rapprochant énormément de Frank Quitely.

Enfin, le dernier numéro est vraiment très original : pendant la démonstration de son "internet 3.0" (une sorte de réalité virtuelle à la Matrix) à quelques uns de ses actionnaires, Bruce Wayne est attaqué par un virus informatique ! Mais heureusement, Batman Inc veille, et Oracle intervient pour le tirer de ce mauvais pas... Pour illustrer ce numéro, Morrison a choisi Scott Clark et ses graphismes en 3D. Ce choix, un peu déconcertant au début, s'avère judicieux puisqu'il colle parfaitement au contexte de l'histoire.
Voila un numéro remplit d'action où l'on ne s'ennuie pas !

En résumé : avec ces 4 numéros, Morrison continue de nous présenter les nouvelles recrues de Batman à travers le monde. Il pose les bases de son histoire et l'intrigue n'avance que très peu, malgrès quelques éléments dispersés par ci, par là.
Néanmois, il n'oublie pas de nous distraire avec à chaque fois avec une bonne dose d'action.
On ne peut que saluer les tentatives de faire évoluer le personnage et d'oser, autant dans le fond que dans la forme.
J'espère toutefois que le prochain one-shot, "Leviathan Strikes", accélerera le rythme de l'histoire et qu'on obtiendra au moins quelques réponses à nos questions.




mercredi 22 février 2012

Marvel deluxe Spiderman : Le cauchemar

Pour fêter dignement les 50 ans de Spider-Man, Panini nous propose cette année la réédition de plusieurs ouvrages consacrés au héros de New York. Ainsi, un deluxe contenant les meilleurs arcs du tandem Paul Jenkins/Humberto Ramos (qui est revenu sur la série récemment) vient de paraître ce mois-ci. Il reprend 3 histoires mettant en scène des ennemis historiques de Peter Parker.

L'album s'ouvre avec "A death in the family" paru en 2002 : Norman Osborn, alias le Bouffon vert, connait l'identité de Spider-Man. Il envisage alors d' utiliser ses proches afin de le faire souffrir le plus possible...Mais Parker est bien décidé à l'arrêter une fois pour toute...
Notre héros se retrouve ici face à son Némésis, son ennemi de toujours. Tout le récit va s'articuler autour de la relation si particulière qu'entretiennent les 2 protagonistes : en effet, Parker est considéré par Osborn comme son fils rêvé, le seul méritant la succession de son empire. L'auteur a eu la bonne idée d'alterner les face à face Peter Parker/Norman Osborn, tout en retenue mais pleins de tension, avec les scènes entre Spider-Man/Bouffon vert ou toutes les frustrations se libèrent. C'est un procédé intelligent qui permet d'aborder de manière complète le lien qui unit les 2 hommes. De plus, ces dernières permettent à Humbertos Ramos de montrer l'étendue de son talent avec des scènes d'action toutes plus belles les unes que les autres !
L'histoire, et notamment l'"accident" d'un ami proche de Peter, souligne le caractère malsain et vicieux du Bouffon, qui se permet de jouer avec les gens et le fameux sentiment de culpabilité de Parker afin de satisfaire son plaisir personnel.
Mais le véritable moment d'anthologie de cet arc, c'est bien la scène finale...que je ne dévoilerai pas ici !
Moment extrêmement touchant, cette scène montre que Jenkins a tous compris de la psychologie des personnages : d'un coté, un homme d'affaires, riche et puissant, mais seul et dont la vie n'existe que dans la haine. De l'autre, un jeune homme bon, et prêt à assumer ses responsabilités malgrès les conséquences que celles-ci peuvent engendrer sur sa vie et celle de ces proches.

La 2ème histoire s'intitule "The hunger" et a été écrite en 2003 : de mystérieux meurtres ont lieu à New York sans que l'on ne trouve de lien entre eux. De son coté, Spider-Man rencontre par hasard Venom et tente de l'arrêter...
Cette histoire s'attarde sur le personnage d'Eddie Brock et sur la relation qu'il entretient avec l'entité alien qui lui confère ses pouvoirs. Ainsi, plusieurs moments du récit se focalisent sur ses sentiments de culpabilité mais aussi de désespoir face à la situation qu'il a à traverser : ces moments permettent d'humaniser le personnage et d'en faire un portrait plus nuancé qu'auparavant, tout en renforçant le coté dramatique de son histoire. Cette caractérisation permet, par opposition, de bien cerner le véritable héros de cet arc, Venom. En effet, l'entité est montrée plus violente et sans pitié que jamais, une attitude que Jenkins se paye le luxe de justifier, en toute fin de récit...
Une histoire sombre et touchante vraiment très réussie !

Enfin, ce tome se termine avec "Countdown", paru en 2004, qui s'attarde sur le personnage de Dr Octopus.
Celui-ci kidnappe le ministre des affaires étrangères palestinien et menace de l'exécuter si Spider-Man n'obéit pas à ses exigences...
Cette sympathique histoire s'avère plutot classique mais a pour mérite d'approfondir le personnage d'Octopus : Jenkins le décrit comme imbu de lui-même et prêt à tout pour prouver sa supériorité sur le Tisseur. On découvrira aussi son passé et la terrible blessure qui en découle..
Ramos est toujours aussi bon et assure une fois de plus des scènes d'action très efficaces. De manière générale, le dessinateur est parfait pour les aventures de Spider-Man : son trait est très dynamique, et donne énormément de mouvement aux personnages et aux scènes d'action. Il n'oublie pas non plus de faire passer de l'émotion à travers des ambiances qui varient au fil de l'aventure. Seul bémol, les expressions des personnages parfois un peu trop cartoony à mon goût ! ( mais ça n'engage que moi...)

En résumé : Du fun, de l'humour, de l'émotion, des scènes d'action époustouflantes, des ambiances variées, des personnages très intéressants et bien caractérisés...nombreux sont les arguments en faveur de ce Deluxe ! Assurément l'achat indispensable de ce mois-ci ( avec peut être Batman : Sombres Reflets, rendez-vous ce WE pour la critique) ! Courez l'achetez avant qu'il ne soit épuisé !                                                                                                        

lundi 20 février 2012

Marvel Select Spiderman : Le dernier combat

La gamme Marvel Select (réedition de Deluxe à petit prix en format souple) accueille ce mois-ci le run complet, paru entre 2004 et 2005, de Mark Millar sur le Tisseur. On retrouve Terry Dodson  et Frank Cho au dessin, se répartissant la tâche sur les 12 numéros que constituent cette maxi-série.

Ce tome débute avec une confrontation classique entre Spidey et le Bouffon vert : après une course poursuite haletante, notre héros réussit à mettre la main sur Osborn et le renvoie à la case prison. Le lendemain, il reçoit l'appel d'un inconnu qui connait son identité secrète et a kidnappé Tante May. Déterminé, il va tout faire pour la retrouver ce qui va l'amener à rencontrer plusieurs de ses pires ennemis...

L'histoire, bien que classique, permet de découvrir le monde de Parker, son cercle d'amis ainsi que ses principaux ennemis ( le Bouffon Vert, le Vautour ou encore Venom pour ne citer qu'eux). Redesignés, avec plus ou moins de réussite pour l'occasion, ils sont tous plutôt bien utilisés et permettent à l'auteur de varier les nombreuses scènes d'actions qui émaillent l'aventure. Celles-ci sont d'ailleurs impressionnantes, magnifiées par le dessin dynamique de Dodson, et bénéficient d'une très bonne mise en scène : on en prend plein la vue !

Si le rythme du récit est effréné, l'auteur n'oublie pas pour autant d'y inclure des moments plus calmes afin de revenir sur la psychologie de notre héros : ainsi, on verra Parker dans ses moments de doute et de culpabilité, des flashbacks introduisant les moments clés de son passé ( la mort de son oncle ou le meurtre de Gwen Stacy) ou encore des éléments de sa vie professionnelle et amoureuse. Tout cela contribue à lui donner de la consistance et constitue aussi une bonne introduction au personnage pour les néophytes.
L'intrigue, quant à elle, demeure passionnante jusqu'au bout et on se demande jusqu'à la fin qui tire les ficelles ( même si on a quand même une petite idée sur la personne en question). En tout cas, on ne s'ennuie pas une seule seconde. L'auteur évite aussi l'écueil d'un récit trop linéaire en intégrant 2-3 subplots qui développent l'histoire de certains vilains ou ajoutent de nouveaux éléments au monde de Spider-Man.

Coté dessin, Terry Dodson possédait déjà un style efficace qui convient parfaitement à ce type d'aventure, forte en rebondissements. Franck Cho s'en tire très bien et réussit à rendre la Chatte Noire et Mary Jane plus sexys que jamais (fortes en rebondissements, elles aussi !).


Pour conclure, cette aventure s'avère fort sympathique, enchainant les moments de bravoure tout comme un bon blockbuster holywoodien. Malgrès un pitch plutôt classique, Millar nous concocte une histoire prenante et fait monter la pression jusqu'au dénouement final. Vivement conseillé aux débutants, mais aussi aux plus anciens !




vendredi 17 février 2012

Scarlet : L'Indignée

Après une mini Spider-Woman en demi-teinte, le mythique duo Bendis/ Maleev revient avec une série creator-owned, parue aux US chez Icon. Ont-ils retrouvés la magie de leurs épisodes de Daredevil ? Le verdict dans un instant !

Ce 100% regroupe les 5 épisodes de la première mini-série parue en 2010-2011. Le pitch est relativement simple : une jeune femme est victime d'une terrible injustice qui va bouleverser sa vie et la manière dont elle voit le monde. Plus rien ne sera pour elle comme avant. Elle décide donc dans un premier temps de se venger des individus responsables de son malheur puis de révéler au monde sa triste expérience dans le but de provoquer une révolution populaire américaine.

Le contenu de l'histoire est un peu léger : Bendis décompresse comme toujours au maximum, et on peut trouver l'attitude de l'héroïne discutable ( et un peu naïve aussi).
Par contre, le processus narratif est très intéressant : le début de l'album montre Scarlet en train d'étrangler un agent de police, scène choc qui nous plonge directement dans le vif du sujet. Mais ce qui est inhabituel, c'est qu'elle brise le 4ème mur, nous prenant à témoin de la situation. Le lecteur devient alors son confident, revisitant les moments clés de son histoire avec ses commentaires. C'est intelligent de la part de l'auteur puisqu'une véritable relation se crée entre nous et le personnage. On se sent impliqué dans sa vie et cela nous aide à comprendre (ou pas) son état d'esprit, ses motivations et comment elle est arrivée à faire des actes si extrêmes.
La 2ème partie de l'histoire est plus classique : on y voit les conséquences de la révélation de son affaire sur la population américaine et la réaction des autorités concernées. Les dialogues, véritable point fort de l'auteur, sont toujours aussi bons.

Passons maintenant à la partie graphique. Maleev livre ici un travail remarquable. Son style photo-réaliste fait mouche, le storyboarding est très cinématographique et la colorisation employée met en valeur les personnages et le récit en général : c'est de toute beauté.

En résumé : 
Malgrès une histoire  trop décomplexée, Bendis, en utilisant une narration intelligente, arrive à rendre son personnage intéressant et attachant. On est pris d'empathie pour cette fille que le destin a brisée et on cherche à comprendre comment et pourquoi elle en est arrivée à ce type de raisonnement. En tout cas, l'auteur nous donne tous les éléments qui vont nous permettre  de nous poser des questions sur la bonne attitude  à avoir dans une situation comme la sienne.Et un comic book qui fait un peu réfléchir c'est toujours ça de pris ! Maleev, quant à lui, assure le job comme d'habitude.
Néanmoins, après la lecture de ce tome, je reste quand même un peu sur ma faim. J'en attendais plus et attends la suite pour pouvoir donner un avis définitif sur la série.






mercredi 15 février 2012

Panthère Noire : l'Homme Sans Peur

La Panthère Noire arrive à Hell's Kitchen pour remplacer son pote Daredevil. Retour gagnant ?

T'Challa à New York ? Il n'est pas censé être roi du Wakanda ? Pour comprendre sa "délocalisation", il faut connaitre 2-3 éléments : dans la mini-série Doomswar (paru en vf dans le marvel saga 9) , Dr Doom tente de s'emparer de tout le vibranium du Wakanda et T'Challa se voit contraint de détruire tout le stock du royaume, laissant celui-ci sans ressource. Il décide alors de laisser le trône et le titre de Panthère Noire ( ainsi que tous les pouvoirs qui vont avec) à sa sœur. Au même moment, Matt Murdock, après le désastre de Shadowland, décide de partir de New York et lui propose donc de le remplacer pour une durée indeterminée. T'Challa accepte et se retrouve à veiller sur Hell's Kitchen et ses habitants.

Ce 1er tome s'ouvre avec "Jungle Urbaine", un arc en 6 épisodes, écrit par David Liss
Notre héros se trouve une nouvelle identité et une couverture (gérant d'un petit restaurant) et part castagner du vilain jusqu'à ce qu'il s'aperçoive qu'une nouvelle personne tente de devenir le caïd de Hell's Kitchen. En effet, Vlad l' Empaleur (un immigré roumain doté de superpouvoirs), accompagné de son fils Nicolae, tentent de profiter de la disparition du Caïd pour se faire un nom dans l'empire du crime. S'ensuit alors une guerre sans merci qui va laisser des séquelles dans les deux camps...

Je ne connaissais pas du tout la Panthère Noire ce qui ne m'a pas empêché d'apprécier vraiment cette histoire :
Francesco Francavilla donne une ambiance énorme au titre avec ses dessins tout en ombres/lumières et ses couleurs chaudes prédominantes.L'histoire, bien que classique, aborde beaucoup de thèmes comme l'honneur, la fidélité ou la famille (le choix de mettre en opposition deux étrangers, loin de leur pays, s'avère judicieux).
T'Challa n'a plus ses pouvoirs et se retrouve face à un adversaire bien plus fort que lui : il doit donc exploiter toutes ses ressources et doit faire face à la pression des super-héros du coin (Luke Cage en tête) pour obtenir des résultats efficaces ce qui permet à l'auteur de montrer d'autres facettes de sa personnalité et de bien développer son personnage. Seul bémol, on ne sait pas grand chose de son nouveau cercle d'amis, ce qui manque un peu pour donner de la gravité au récit. Vlad est lui aussi bien caractérisé, ce qui évite l'effet "pantin" du méchant de l'histoire.
En parallèle, nous avons aussi droit à une histoire de meurtres en série qui se lie de manière intelligente à l'histoire principale.
En résumé, ce premier arc est quasiment un sans-faute tant au niveau de l'intrigue que du dessin !

On continue avec un arc en 2 parties, intitulé "Chasseur et Tornade" et qui est la suite directe de l'arc précédent. On assiste ici  à une course poursuite entre Kraven et T'Challa qui sont tous deux à la recherche de la même personne. Les dessins sont assurés par Jefte Palo, qui, sans être au niveau de Francavilla, sont plus que corrects et assurent une continuité dans l'ambiance de la série. Le personnage de Kraven est bien utilisé et, même si l'action est à l'honneur, Liss réussi à glisser quelques éléments psychologiques et 2-3 notes d'humour qui font de cette histoire un cocktail bien dosé.

En résumé : ce 100 % m'a pleinement convaincu. David Liss réussit dans le 1er arc à développer ses personnages et à donner de la consistance à son récit. L'histoire est rythmée et se paye le luxe d'avoir un subplot intéressant. Francavilla est parfait pour ce type de série et renforce son ambiance tout en lui donnant un fort caractère graphique.
Le 2ème arc, sans être au niveau du précédant, conclut ce tome de manière sympathique.

vendredi 10 février 2012

Punisher Max 3 : Cible Castle

Frank Castle est de retour dans un hors série composé de 4 histoires courtes pour notre plus grand plaisir !
Embarquement immédiat pour un monde de poésie et de tendresse...

Ce tome débute donc avec l'épisode Christmas Special 1 , écrit par Jason Aaron. Une histoire assez classique avec au programme : dézingage de mafiosi, fuite d'une maternité et accouchement sauvage dans une écurie... et une fin particulièrement perverse ( mais attendue par ceux qui connaissent bien la psychologie du personnage). Un bon petit récit qui se lira sans déplaisir et servi par un Roland Boschi de bon niveau.

On poursuit avec Butterfly, un one-shot, écrit par Valérie d'Orazio, et dont le protagoniste n'est pas Franck. En effet, on y suit les péripéties d'une tueuse à gage pourchassée par la mafia qui tente de récupérer la version originale de ses mémoires. En très peu de pages, le scénariste parvient à donner un background à son héroïne et une raison à ses motivations ( même si l'on peut regretter un certain côté cliché) et on s'attache vite à ce personnage. Castle y fait une ou deux apparitions, constituant un clin d'oeil à l'ancienne série max écrite par Garth Ennis. Coté dessin, Laurence Campbell fait encore des merveilles, et donne immédiatement une ambiance de polar noir et réaliste au récit : un sans-faute.

De son côté, Get Castle est la meilleure histoire de l'album. Le Punisher reçoit une lettre d'un vieil ami et décide d'aller au pays de Galle pour le venger et mettre la fessée à une escouade de S.A.S. Rob Williams réussit à montrer toute la dangerosité et la détermination de Castle. De plus, les dialogues sont très bons avec des punchlines tout droit sorties d'un film des années 90 ! Le dessin est toujours assuré avec brio par Laurence Campbell : un épisode parfait.

Enfin, le dernier récit de ce tome, écrit par Peter Milligan, est intitulé Happy Ending. On y suit les aventures d'un type lambda, comptable de son état, impliqué par hasard dans une histoire mafieuse impliquant un cd de données mystérieux ainsi qu'une charmante jeune femme...Le titre est parsemé d'humour et se veut bien plus léger que les histoires le précédent. Mais c'est aussi le moins bon de l'album. L'histoire est anecdotique et servie par un dessin de Juan José Ryp, qui sans être médiocre, n'est pas au niveau du reste de l'album.

Pour résumer : Punisher Max 3 est un album de qualité qui plaira aux amateur du Punisher et de son univers. Il est aussi intéressant de le voir à travers les yeux d'autres protagonistes. Toutefois, je ne pense pas qu'il soit le meilleur choix pour connaître Franck Castle : prenez plutot l'omnibus de Garth Ennis ou attendez le nouvelle revue Marvel Knight qui paraîtra en mars.


A venir : 

- Deluxe Spiderman par Humberto Ramos
- Black Panther : l Homme sans Peur

mardi 7 février 2012

Spider-Man 145 : A bras le corps

Nouvelle fournée de Spidey en ce début de mois. Regardons tout de suite si la qualité est au rendez-vous.

Le mensuel débute avec la 2ème partie du tie-in à Fear Itself : Spidey se bastonne avec Vermine ( un monstre vert qui vit dans les égouts) et décide d'aider les New Yorkais envahis par la peur.Très bien dessinée par Mike Mc Kone, cet épisode se laisse lire avec plaisir mais on peut quand même se demander quelle est son utilité...

On passe ensuite à l'arc "No one dies" d'Amazing Spider-Man écrit en 2 parties (respectivement les n°655 et 656) : après la mort de la femme de J Jonah Jameson, Peter se rend à son enterrement pétri par le remord et passe une très mauvaise nuit...s'ensuit la résolution délicate d'une prise d'otage.
Autant ne pas y aller par 4 chemins, ces 2 épisodes, sont vraiment très bons. Mention spéciale aux dessins rétros de Marcos Martin qui réussissent à rendre l'ambiance du 1er épisode particulièrement pesante et limite malsaine ! Dan Slott fais toujours du très bon boulot et réussit à rendre la série mature avec un Peter intéressant et un Jonah touchant. C'est une belle promesse pour les futurs numéros.

Enfin, on passe à un numéro de Web of Spider-Man sur les origines de Dr Octopus : graphiquement correct mais totalement dispensable.

En résumé, Dan Slott maitrise toujours aussi bien son début de run sur Spidey et, même si le mag est alourdi par des histoires bouches-trous, il est incontournable en ce début d'année !