dimanche 24 juin 2012

Moon Knight 1 : vengeur

Moon Knight est de retour grâce à un relaunch orchestré par le mythique duo Bendis/Maleev. Au programme de ce 100%, les 7 premiers numéros de la série. Pari réussi ?

Marc Spector, aka Moon Knight, a élu domicile à Los Angeles en tant que producteur. Après avoir intercepté un mystérieux colis, il découvre qu'un nouveau caïd s'est installé en ville et décide d'en savoir plus...

Le défi était de taille pour Bendis : pas facile de relancer une série qui n'a jamais vraiment marché ces dernières années. L'auteur a donc eu la bonne idée de replacer le personnage dans un nouvel univers : Los Angeles et le milieu du cinéma. Ce nouvel environnement sied parfaitement à notre héros et permet de développer un peu le côté civil de Moon Knight, tout en permettant de placer quelques blagues bien senties.
Le nouvel ennemi, que l'on met quand même 6 épisodes à connaître, est bien plus puissant que Spector ce qui le place dans une situation de faiblesse. Là aussi, c'est une bonne idée puisqu'on se demande tout au long des numéros comment notre héros va pouvoir gérer la situation, qui semble sévèrement dégénerer...
Le problème, dans cette série, c'est la caractérisation des personnages, que je trouve assez superficielle :
en effet, Bendis a repris le principe des différentes personnalités de Spector en lui donnant 3 personnalités...correspondant à 3 vengeurs très connus. Alors ok, c'est sympa de le voir se prendre pour Wolverine par exemple. Mais n'aurait-il pas été plus judicieux, ou en tout cas beaucoup plus intéressant, d'inventer des personnalités de toutes pièces plutôt que de reprendre des personnages connus ? Peut être est-ce plus vendeur mais je trouve ça un peu facile... Echo, que certains on pu voir dans Daredevil, est montrée comme une fille canon et badass, rien de plus. Même la relation entre les deux personnages n'est pas très intéressante, car peu développée et assez clichée. Bref, grosse déception à ce niveau car Bendis est largement capable de mieux faire.
Coté histoire et narration, on retrouve les points faibles et points forts de l'auteur : tendance à la décompression (il ne se passe en effet pas énormément de choses en 7 numéros), mais aussi des dialogues au poil avec un humour bien présent.

Maleev assure comme toujours le job côté dessin, même si les premiers numéros ne sont pas à la hauteur de ces travaux précédents (la faute à des visages un peu ratés et des pages un peu brouillonnes). Il se rattrape néanmoins au fur et à mesure des numéros. Ne faisons pas la fine bouche, c'est quand même magnifique.
La colorisation est parfois un peu trop sombre à mon goût, mais ce détail ne vous empêchera pas de profiter du travail remarquable de l'artiste.

En résumé :

Si Bendis a réussi à placer Moon Knight dans un contexte intéressant, il a pour l'instant échoué à donner de la profondeur au personnage. L'aventure n'est pas dénuée d'intérêt mais manque un peu de rythme. Maleev réussit malgré tout a tirer son épingle du jeu, mais n'est pas au niveau de ces précédents travaux (Scarlet en tête). Une série moyenne, vite lue vite oubliée. Espérons que le deuxième tome relève la barre...


mercredi 20 juin 2012

Spiderman universe 2 : Osborn


Deuxième numéro du trimestriel Spiderman universe ce mois-ci avec la mini-série intitulé "Osborn". C'est parti pour 5 numéros de violence et de mauvaises intentions ! Le tout est scénarisé par Kelly Sue DeConnick  et dessiné par Emma Rios et Becky Cloonan (chapitre 5).

Après l’échec de son assaut contre Asgard, Norman Osborn est incarcéré au Raft. Mais, pour des raisons juridiques, il est transféré dans un centre de détention spécial...

Le récit s'intéresse à 3 personnages : Norah Winters, jeune reporter au journal Frontline (que l'on a déjà pu croiser dans Spiderman), qui a une revanche à prendre sur Osborn et décide d'enquêter sur ce mystérieux transfert. Sondra Muffoletto, sénatrice américaine, qui se retrouve empêtrée dans une partie de poker politique. Et finalement et surtout Osborn lui-même.
 En effet, si les 2 premiers personnages ne sont pas dénués d'intérêt, ils permettent surtout de parler d'Osborn à travers différents points de vue.
Les chemins de ces 3 personnages vont donc s’entremêler et finir par se réunir : ce type de narration évite l'écueil de la linéarité et maintient ainsi l'intérêt du lecteur.
Mais l'objet de l'histoire est principalement de dresser un portrait d'Osborn. Pour le coup, c'est réussi ! Norman y est plus monstrueux que jamais et la scénariste n'a oublié aucune des facettes de sa personnalité : manipulateur, pervers, mégalomane, mais aussi intelligent et complètement fou, cette mini série vous permettra de connaître le personnage dans toute sa complexité en seulement 5 numéros. Un pari qui n'était pas forcément gagné d'avance mais remporté haut la main par une scénariste qui a réussi à intégrer tous ces traits de caractère avec fluidité et finesse à travers le récit.
Petit bémol, l'histoire de ce transfert et tout ce qui en découle pourrait être résumé en quelques lignes (puisqu'il sert surtout de prétexte à la caractérisation d'Osborn) mais n'en demeure pas moins intéressant et captivant de bout en bout.
Enfin, l'ambiance carcérale dans laquelle se déroule l'aventure est glauque à souhait et contribue efficacement à plonger le lecteur dans le monde du bouffon vert.

Niveau dessin, les 2 artistes font un travail remarquable, malgré quelques pages un peu brouillonnes à mon goût. Attention toutefois, leur style respectif se trouve à des kilomètres du dessin dit "mainstream" et pourront ne pas plaire à tout le monde. 
Néanmoins, le design des personnages est appréciable : le coté très intellectuel et filiforme d'Osborn le rend paradoxalement encore plus terrifiant et les bagnards qui composent cette prison un peu spéciale sont tous très "charismatiques".

En résumé :

Cette mini série est une très bonne lecture et constitue un moyen simple et rapide de cerner dans toute sa complexité le personnage de Norman Osborn. Les personnages secondaires ne sont pas pour autant oubliés et demeurent intéressants. Le graphisme est un peu atypique et ne plaira pas à tous mais ne sera en aucun cas un frein à la lecture. Bref, un récit complet de cette qualité pour 5,70 euros, difficile de faire mieux !

samedi 16 juin 2012

Marvel Top 6 : Hawkeye blindspot

Le dernier Marvel Top s'intéresse à Oeil de Faucon et propose une histoire en 4 numéros intitulée "Hawkeye blindspot". Jim Mc Cann est au scénario aidé de Paco Diaz au dessin. Verdict ?

Clint Barton s'est fait frappé à la nuque lors d'une mission se déroulant en Russie. De retour à New York, il se rend compte qu'il perd peu à peu la vue...

Saluons tout d'abord l'édito de Marco Rizzo : simple et précis, il a le mérite de définir Oeil de Faucon et fait un historique rapide de ses aventures jusqu'à nos jours. Parfait pour les nouveaux lecteurs.

Le pitch de départ parait tout de suite intéressant : comment notre héros va-t-il faire sans son principal atout et quelles seront les conséquences sur son moral ? Le scénariste arrive ainsi à brosser un portrait très fidèle du personnage (rebelle, tête brulée ou encore moqueur) à travers les situations et les épreuves que Clint va endurer. Malin.
Cette mini revient aussi, par l'intermédiaire de plusieurs flashbacks, sur l'enfance de Barton et sur la manière dont il est devenu Oeil de Faucon. Elle est donc facilement accessible pour les lecteurs qui souhaiteraient faire connaissance avec le personnage. Mais le scénario ne s'arrête pas là puisqu'il fait justement le lien entre le passé de notre héros et l'histoire présente : cela contribue à enrichir encore un peu plus l'univers du personnage, à rendre l'histoire intéressante et introduit un peu d'émotion bienvenue.
Un scénario intelligent et solide écrit par un auteur qui connait bien son héros (et qui arrive aussi à justifier le nouveau look de Hawkeye...)

Niveau dessin, ne vous fiez surtout pas à la couverture ! Paco Diaz livre une copie honnête et des pages dynamiques. Petit bémol, certains visages ont tendance à se ressembler...mais ce n'est pas suffisant pour gêner la lecture. Remarquons que les flashbacks, aux tons sépia, ont été réalisés par des artistes différents pour un résultat à chaque fois très réussi ! (mention spéciale à Stefano Gaudiano et Lee Weeks)

En résumé :


Bonne pioche pour Panini ! Cette mini, avec une histoire et des graphismes solides, s'avère être un très bon moment de lecture.
Idéale, pour les fans du personnage ou les lecteurs désirant mieux le connaitre.

lundi 11 juin 2012

Batman T1 : La cour des hiboux

Sortie cette semaine du très attendu premier tome du relaunch de Batman, chez Urban Comics. Les sept premiers numéros de la série sont donc au programme avec Scott Snyder au scénario et Greg Capullo au dessin. Un futur classique?

Alors que Bruce Wayne nettoie la corruption omniprésente dans Gotham, la police découvre le cadavre d'un homme. Sur la scène du crime, de minces indices pointent vers une organisation secrète,  véritable légende urbaine. 
Bien que dubitatif, Batman décide de mener l'enquête...

Après un run très réussi sur la série Detective Comics (qui mélangeait avec brio drame familial, horreur et tension psychologique), Scott Snyder s'est vu confier la lourde tâche de relauncher le titre Batman. 
Le série garde sa nouvelle continuité mais l'histoire prend soin de présenter le Bat-verse et ses protagonistes dès le départ pour faciliter la compréhension des nouveaux lecteurs. Les 7 numéros qui constituent ce tome constituent donc un point d'entrée parfait pour les débutants, d'autant plus que Scott Snyder a choisi d'intégrer de nouveaux ennemis à l'univers de Batman pour créer sa première histoire. On peut d'ores et déjà dire que le contrat est rempli de ce côté là.

L'auteur nous livre une histoire plus super-héroïque que son "Sombre Reflet". 
Ce n'est pas une critique puisqu'il écrit ici avec la même efficacité qu’auparavant. On retrouve d'ailleurs plusieurs des thèmes qu'il a déjà creusé dans Detective Comics (la menace oubliée qui refait surface, les histoires de famille ou encore l'importance de la ville de Gotham...) ainsi que tous ses points forts :
Tout d'abord, le rythme du récit est extrêmement bien maitrisé. Chaque numéro commence tambour battant et termine sur un gros cliffhanger. Je peux vous dire que l'attente entre chaque single fut très longue pour les lecteurs VO (dont je fais partie) ! Snyder sait captiver le lecteur en proposant un récit sans temps mort, rempli de scènes d'action spectaculaires mais aussi le ménager un peu de temps à autre avec des moments plus intimistes.
L'aspect "Bruce Wayne milliardaire", le réel costume de Batman (!), a été gommé au maximum pour s'intéresser uniquement à la vraie nature du personnage. Et Snyder arrive a brosser avec finesse sa psychologie à travers ses actes et prises de décision mais aussi à travers un évènement marquant de son passé. Insistant notamment sur son coté dur, obsessionnel et paranoïaque, il nous en montre les conséquences négatives sur son entourage mais aussi les bénéfices qu'il peut en tirer en tant que héros... L'aspect "détective" n'est pas non plus oublié et achève un portrait bien complet qui devrait aider les débutants à bien cerner le personnage.
Pas de bonne histoire sans adversaire à la hauteur. Ici pas de problème, la cour des hiboux et son tueur sont travaillés et assez intrigants et mystérieux pour intéresser tout de suite le lecteur.
Enfin, l'intensité du récit gagne en puissance au fur et à mesure des numéros jusqu'au 6ème, dantesque et au 7ème qui annonce du lourd pour la suite.

La partie artistique ne manque pas à l'appel puisque Greg Capullo est au dessin. Je n'aimais pas forcément son style sur Spawn (un peu trop 90' et too much à mon goût) mais celui-ci à eu la bonne idée de rendre son trait plus sobre. Résultat : des personnages charismatiques (le design du tueur est plus que réussi), des scènes d'actions lisibles et spectaculaires et des décors minutieusement détaillés de toute beauté.
On sent le dessinateur un peu hésitant au début de l'aventure mais le dessin prend de l'ampleur au fur et à mesure de récit pour arriver à son apogée au numéro 6, où l'on sent que l'auteur s'est fait plaisir ! Capullo profite de son ambiance horrifique pour expérimenter un peu et c'est réussi.
De plus, le technique employée (je vous laisse la surprise) par les deux compères pour désemparer le lecteur, et donc s'identifier à la situation de Batman, s'avère efficace et fait de ce numéro le meilleur de l'album.
Citons aussi Jonathan Glapion qui fait un travail d'encrage remarquable (un petit exemple de son travail ici).


En résumé :

Incroyablement rythmée, l'histoire est passionnante de bout en bout : une nouvelle menace mystérieuse, des retournements de situation, un portrait de Batman complet ainsi qu'une exploration du passé de Gotham et de la famille Wayne sont autant d'arguments qui devraient vous donner envie de lire cette série. Et quand en plus c'est Greg Capullo au sommet de son art qui dessine, il faudrait vraiment faire preuve de mauvaise volonté pour ne pas acheter l' album ! 
Un futur classique, si la série confirme son excellence dans ses prochains numéros...




lundi 4 juin 2012

Wonder Woman T1 : Liens de sang

Avec un peu de retard sur le planning prévu, Urban sort cette semaine ses premiers titres post-relaunch.
Parmi ceux-ci, Wonder Woman hérite d'un scénariste taluenteux, Brian Azzarello, et d'un artiste encore peu connu, Cliff Chiang. Combinaison gagnante ?

Des sbires d'Hera, femme de Zeus, cherche une jeune femme, Zola... Mais Hermès, le messager des Dieux, s'interpose et envoie Zola auprès de Wonder Woman. Diana va alors décider de protéger la jeune femme...

N'ayant jamais lu de Wonder Woman, j'aborderai cette critique avec mes maigres connaissances sur le personnage, mais vous aurez au moins l'avis d'un débutant dans cet univers. Cette série se voulant justement un point de départ pour ces derniers, mon avis en sera sans doute d'autant plus intéressant.

Ce qui frappe en premier lieu, c'est le chara-design sublime des personnages. Quand on pense dieux grecques, on pense souvent à des mecs en toges qui boivent du vin sur des banquettes...ce n'est absolument pas le cas ici ! Cliff Chiang a en effet fournit un gros travail sur chacun des personnages présents dans le récit et à réussit à totalement effacer le côté un peu kitsch, ou en tout cas vieillot, des divinités grecques pour les intégrer à notre monde contemporain tout en adaptant leur design à leur personnalité et à leurs pouvoirs :  Héra dégage ainsi une prestance digne de son rang alors qu'on sent tout de suite en  voyant Stryfe la malignité et la ruse du personnage. Wonder Woman n'est pas oubliée non plus :
malgré un cahier des charges plus stricte sur l'apparence du personnage, l'artiste arrive en effet à rendre l'héroïne accessible grâce notamment à des tenues "civiles" et donc beaucoup plus sobres que son costume traditionnel.
Une réussite artistique totale qui joue pour beaucoup dans le plaisir de lecture (j'invite néanmoins les moins érudits d'entre vous à réviser leur mythologie grecque afin de profiter au mieux de l'histoire).
Petit bémol, si les quatre premiers numéros sont réalisés par Chiang, il passe la main à Tony Akins pour la fin du tome. Celui-ci n'est pas déméritant mais n'est clairement pas au niveau de son prédécesseur...dommage. La patte graphique est quand même conservée et c'est bien là le principal.

De son côté, Azzarello signe un scénario solide sur la base classique des coucheries entre dieux et de leur conséquences. Il réussit même à redéfinir les origines de Diana avec brio. C'est malin car cela permet de redéfinir complétement le personnage et introduit une dimension tragique à ses aventures. Cela justifie aussi certains de ces actes pour former un tout cohérent.
L'auteur n'a pas trahit l'identité des dieux qu'il utilise dans son histoire et chacun d'entre eux est bien exploité. 
Enfin, le récit est rythmé, parsemé de révélations et de scènes d'actions qui tiennent le lecteur en haleine jusqu'à la tout dernière page.

En résumé :

Ce relaunch est une très bonne surprise, tant artistiquement que scénaristiquement !
Les auteurs sont parvenus à moderniser avec brio l'univers de Wonder Woman et ses personnages.
Le scénario est intéressant et haletant. On a déjà hâte de connaître la suite !