Urban édite pour la première fois en France la saga "Batman Knightfall", paru initialement en 1993. Ce long run, écrit par Chuck Dixon et Doug Moench et dessiné par Jim Aparo, Norm Breyfogle et Graham Nolam, est réputé pour être un élément important de la continuité du Caped Crusader. Voyons voir ce qu'il en est réellement.
Bruce Wayne n'est pas au mieux de sa forme. Fatigué, il ressent le besoin de souffler un peu, tout en sachant que sa mission ne lui permet aucun répit. Mais Bane fait sauter l'asile d'Arkham et libère ainsi les plus dangereux criminels de Gotham. Batman va prendre alors ses responsabilités, au détriment de sa santé physique et mentale...
Comme dit précédemment, cette saga est cruciale dans la continuité de Batman, pour les évènements qui s'y passent et leurs importantes conséquences. Mais en dehors de la scène choc que tout le monde connait, ce run vaut-il vraiment le coup d’être lu ?
Le scénario est assez basique : Batman va passer son temps à courir après les super-vilains d'Arkham que Bane a libérés, pendant que celui-ci l'observe dans l'ombre. Le côté "all star" est donc très prononcé et chaque numéro va correspondre à une aventure avec un vilain différent (même si certains chapitres vont en voir certains revenir). Tous, ou presque, sont présents : le Joker, Nigma, Killer Croc, Poison Ivy, l'Epouvantail etc...et c'est un véritable plaisir de tous les retrouver (ou les découvrir) dans une seule histoire. Malheureusement, même si l'aventure est rythmée, les scénaristes n'ont pas réussi à éviter l'écueil d'une certaine répétitivité (dans le schéma de ces chapitres) qui pourra lasser certains lecteurs. Le tout est d'ailleurs un peu long, puisqu'il faudra lire facilement 300 pages avant que la rencontre entre Bane et Batman ait réellement lieu.
Par contre, pas de monologue ou trop de pensées dites à voie haute : la narration, ainsi que le storytelling, ne souffrent pas de leur ancienneté et font preuve d'une bonne fluidité.
L'ambiance, noire, est d'ailleurs très réussie avec un Batman complètement rincé ainsi qu'une ville en proie au plus grand des chaos.
L'ambiance, noire, est d'ailleurs très réussie avec un Batman complètement rincé ainsi qu'une ville en proie au plus grand des chaos.
L'identité de chaque personnage est bien respectée même si la description de leur psychologie est tout de même limitée. Par exemple, le duo Batman/Robin n'est pas très intéressant car Tim Drake est quelque peu infantilisé pendant tout le récit.
Par contre, le portrait de Bane est complet : imposant physiquement, il est aussi décrit comme un véritable stratège, posé et réfléchi. On sent véritablement qu'il va être un adversaire redoutable pour Batman. Pour les lecteurs de l'époque, cela devait être un choc car l'on se doute très clairement qu'il est capable de battre Bruce.
La partie graphique, elle, a subit le poids des années. Ce n'est, pour ma part, pas véritablement un problème. Quoi de plus naturel pour un récit qui a bientôt 20 ans ? Mais autant être prévenu : la colorisation est assez flashy, les décors assez peu détaillés. Mais surtout, le style de certains personnages pourra vous paraître un peu ridicule, comme si ils étaient sortis de la série Batman des années 70 (mention spéciale à Killer Croc ou à l'Epouvantail) ou d'un clip de George Michael sur MTV dans les années 90 ! (vive les nuques longues...)
A vous de voir si ces détails vous empêchent de rentrer dans le récit ou pas.
En résumé :
Ce premier tome est de bonne facture : on assiste à la chute de Batman avec intérêt jusqu'à un combat final épique (quoiqu'un peu court). Dommage que le scénario souffre d'une certaine répétitivité et que la partie graphique accuse le poids des années...
Il est donc un peu trop tôt pour juger de la qualité de cette saga (la publication est prévue en 5 volumes) mais ce premier tome a assez d'atouts pour donner envie de lire la suite. Peut-être pas la tuerie espérée mais un divertissement de qualité tout de même.
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