Deux petits mois après la sortie du premier tome contenant les 6 premiers numéros, Urban Comics nous livre déjà la très attendue suite et fin du run de Scott Snyder (accompagné de Francavilla et Jock au dessin) sur Detective Comics. Voyons tout de suite si ce deuxième tome arrive à se maintenir au niveau qualitatif du premier...
Nous reprenons donc ici l'histoire là où on l'avait laissée :
Le fils au passé trouble du Commissaire Gordon, James, est de retour en ville et tente de persuader son père qu'il est rentré dans le droit chemin... mais celui-ci reste méfiant et, malgré un manque d'objectivité flagrant, tente d'en savoir plus sur les agissements et les objectifs de son fils.
Quant à Dick, après avoir réglé son compte au Priseur, il va devoir s'occuper d'une affaire qui va réveiller en lui de tragiques souvenirs familiaux...
La première partie du récit se concentre sur Dick et son enquête. Si celle-ci demeure relativement classique (comme l'enquête sur le Priseur dans le premier tome d'ailleurs), elle n'en est pas moins passionnante : bénéficiant d'une narration particulièrement efficace, cette histoire est menée tambour battant et mélange avec succès action et investigation avec une pointe de drame. Elle a aussi le mérite de développer le personnage de Dick au travers de ses attitudes et dialogues (qui sont par ailleurs excellents). Snyder réussit à lui donner une personnalité propre qui fait de lui bien plus qu'un ersatz de Bruce Wayne.
Notons aussi le travail de Jock, qui, comme dans le premier tome, livre un storytelling remarquable et réussit à donner à Gotham une personnalité bien à elle.
La deuxième partie se concentre sur l'enquête du Commissaire Gordon. Ici aussi, l'intrigue est vraiment efficace et l'ajout de l'évasion du Joker est une bonne idée qui contribue à rendre l'histoire non linéaire et à multiplier les fausses (?) pistes. Mais ce qui frappe ici, c'est la capacité qu'à Snyder à tisser des relations "vraies" entre ses différents personnages (la relation père/fils entre Jim et James est à la fois émouvante et dramatique) et à faire monter la pression au fur et à mesure du récit jusqu'à une confrontation finale dantesque ou les révélations se multiplient.
On pourra aussi se souvenir d'une scène entre Dick et le Joker particulièrement malicieuse et de l'intégration réussie d'éléments importants de la continuité de l'univers de Batman dans l'histoire.
De plus, en seulement quelques numéros, le scénariste arrive à créer un "vilain" (en la personne de James) particulièrement intéressant, avec une personnalité et un mode de pensée bien singuliers.
Seul (petit) bémol, j'ai noté deux incohérences mineures (que je ne révélerai pas ici pour ne rien spoiler, mais elles concernent le domaine chimique et médical) mais qui sont vite oubliées face aux nombreux points forts de ce run.
En résumé :
Ce deuxième tome ne perd pas en qualité et nous propose un récit efficace et bien écrit, soutenu par des artistes de haut niveau. La fin est particulièrement jouissive et on attend de savoir si Snyder va en répercuter les conséquences dans la nouvelle série Batman...
En attendant, je vous conseille très fortement l'achat de tome (et donc du run dans sa globalité) : il serait vraiment dommage de rater une des meilleures histoires de Batman parues ces derniers temps !
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