vendredi 25 mai 2012

The Goon T9 : Calamité de conscience

Delcourt a sorti cette semaine le tome annuel de la série The Goon, écrite est dessinée par Eric Powell.
Ce 9ème tome contient les numéros 28 à 33 de la série, et en bonus, une histoire courte parue dans le 8ème TPB américain ainsi qu'une galerie d'illustrations.

Le Goon et Francky doivent affronter plusieurs de leurs anciens ennemis, de retour parmis les vivants... La tension s'intensifie entre les 2 gangs et personne n'en sortira indemne.

Petit résumé pour les non initiés : The goon est une série racontant les péripéties du Goon justement, et de son acolyte psychopathe Franky qui  luttent sans répit contre les goules et autres monstres qui voudraient s'emparer du contrôle de la ville. La série s'est vite démarquée par son humour décapant, sa galerie de personnages pittoresques et son ambiance aux petits oignons. Mais elle a su évoluer rapidement pour trouver un savant équilibre entre humour, action et émotion qui fait toute la force de la série.

Après plusieurs numéros plutôt sombres retraçant les déboires sentimentaux du Goon et les tragiques secrets de son passé, Eric Powell a décidé de faire avancer l'histoire en se recentrant sur le présent et la guerre des gangs qui se prépare. Le lecteur aura donc son lot d'action et de scènes de baston, sublimées par de splendides splash-pages. L'auteur continue d’approfondir ses personnages et une révélation très importante concernant le Goon sera faite, révélation qui s'avère très intéressante pour le futur de la série.
Powell n'oublie pas non plus d'approfondir les personnages secondaires, notamment Buzzard et le prêtre, ainsi que les sales gosses de la ville. Chaque personnage que l'on suit fait avancer l'intrigue et tous les chemins empruntés par ceux-ci se relient les uns aux autres à un moment donné ce qui donne une narration efficace qui n'ennuie pas !
Enfin, l'humour est toujours présent (un peu plus même que dans les précédents tomes, très sombres) : la galerie de personnages est toujours aussi drôle, quelques situations sont assez cocasses et les dialogues sont excellents. Tout cela, distillé avec parcimonie et évitant le piège du "too much" et de la lourdeur.

Au niveau graphique, Powell continue d'exceller. Il maîtrise avec brio l'ambiance de sa série et arrive à faire la transition entre un moment "cartoon" et un moment d'émotion avec une facilité déconcertante et ceci, notamment, en faisant varier les techniques de dessin. Certains décors crayonnés ou peints à l'aquarelle sont magnifiques.
Mention spéciale, à l'épisode 33 (le dernier de l'album), complétement réalisé à l'aquarelle avec des tons sépias, où les personnages ne s'expriment qu'avec des symboles ou dessins... Cet épisode est vraiment très surprenant, original et montre tout le talent de Powell : on se croirait vraiment devant un film muet !

Par contre, l'histoire supplémentaire s'avère anecdotique et ne passionnera pas les foules.


En résumé : 

Eric Powell montre une fois de plus qu'il est un, si ce n'est le scénariste/dessinateur le plus doué de sa génération. Sa série ne faiblit pas d'un pouce, bénéficiant d'un cocktail d'humour, d'action et d'émotions parfaitement dosé ! Bagarres, révélations et cliffanghers se succèdent sans aucun tant mort et on ne regrette qu'une seule chose : qu'il n'y ait qu'un seul tome par an en vf ! Un indispensable, tout simplement !

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