dimanche 1 avril 2012

Batman : Amère Victoire


Chers lecteurs,

Avant d’entrer dans le vif du sujet, je répondrai d’abord à une question simple mais qu’il faut quand même se poser avant d’acheter ce titre (où n’importe quel titre d’ailleurs) à l’aveugle : Batman – « Amère Victoire », c’est quoi ? Cet album n’a rien à voir avec les titres « Nouvelle Aube » ou encore « Sombre Reflet » (dont le tome 2 paraîtra le 13 avril) déjà publiés récemment par Urban Comics. En effet il s’agit d’une histoire plus ancienne, que notre nouvel éditeur chouchou a eu la bonne idée de publier, fort de leur acquisition récente du catalogue DC Comics. Cette histoire est une suite (un an plus tard) d’un des récits majeurs du Batman moderne, à savoir « Long Halloween », une œuvre que l’on doit déjà au duo Jeph Loeb – Tim Sale, qui fût par ailleurs d’une grosse influence dans l’atmosphère des films de Nolan, en mettant au centre de l’histoire non plus seulement les super-vilains de Gotham, mais aussi sa pègre et sa police plus ou moins corrompue. Bien que préférable, il ne me semble pas « essentiel » d’avoir lu « Long Halloween » avant de lire « Amère Victoire », car comme toujours Urban fait le boulot en début d’album, présentant un bon résumé de la précédente histoire et du contexte actuel. On passera sur l’introduction de Tim Sale, qui n’a pour moi d’intéressant que le dernier paragraphe, dans lequel le dessinateur explique rapidement sa façon de dessiner, qu’on peut ensuite apprécier encore plus en ayant ces propos en tête.

Passons maintenant au récit en lui-même. Comme je l’ai dit précédemment, l’histoire commence un an après l’arrestation d’« Holiday », qui n’est officiellement (vous saurez pourquoi je dis « officiellement » si vous avez lu « Long Halloween ») autre qu’Alberto Falcone (fils de Carmine, le big boss de la pègre de Gotham aujourd’hui mort), qui avait fait le grand ménage dans Gotham City, décimant ces familles mafieuses. Cependant, la victime majeure de ce récit fut Harvey Dent, défiguré par l’acide que lui a jeté au visage Salvatore Maroni, le rival de Falcone, transformant en Double-Face ce procureur si intègre en qui Batman, Gordon et tout Gotham avait fondé tous leurs espoirs. Cependant Gotham est, un an après cette affaire, à nouveau le théâtre d’une série de meurtres, côté flics cette fois, avec ce même procédé en fonction du calendrier qu’utilisait Holiday, et de sombres jeux de pendus comme seuls indices, laissés sur le corps des victimes. Vous l’aurez compris, l’atmosphère est la même que dans « Long Halloween », avec des flics corrompus et des mafioso à la gâchette facile. L’intrigue est très bonne, digne des bons thrillers dont Jeph Loeb a le secret, même si elle ne parvient pas à égaler le chef d’œuvre « Long Halloween ». De plus, Loeb se fait plaisir et nous fait plaisir en faisant collaborer plusieurs de nos vilains préférés, et faisant apparaître le personnage de Robin d’une très très belle manière (vous pourrez notamment voir une magnifique scène « flash-back » montrant comment Bruce Wayne et Dick Grayson sont finalement si proches l’un de l’autre). Côté dessin, comme il l’explique dans son introduction, Tim Sale réussit de magnifiques planches avec de très grandes vignettes dont il explore parfaitement la profondeur et l’espace, accentuant très intelligemment la dramaturgie de l’histoire. Cependant, j’ai quelques réserves sur sa façon de dessiner Catwoman, que je trouve (c’est une pure affaire de goût personnel) assez laide. Malgré tout il a tout compris à l’ambiance installée par Jeph Loeb, et il la dépeint parfaitement.

Pour conclure, ce gros pavé qu’est « Amère Victoire » ne vous laissera pas sur votre faim, grâce à une histoire très prenante et orchestrée d’une main de maître, par un maître. Côté « bonus », vous trouverez à la fin de l’album quelques croquis d’essais de Tim Sale pour les personnages et pour les couvertures, ainsi qu’une mini-histoire, « Chevalier Servant », écrite par Darwin Cooke en 2004 et qui fait quelques pages, n’ayant pas grand intérêt sinon celui de montrer une nouvelle fois l’ambigüité qui règne entre Batman et Catwoman (que je trouve ici magnifique, pourtant toujours dessinée par Sale). Finalement l’un des rares défauts de cet album sera son prix, 35€ (oui, ça peut faire mal au porte-feuilles), mais pour plus de 400 pages de Chevalier Noir, dans lequel vous ne regretterez pas d’avoir investi.

R.V

2 commentaires:

Artys Asylum a dit…

C'est Salvatore Maroni, le rival de Falcone, et non Falcone lui-meme qui défigure Dent dans "Un long Halloween". A part ça, bonne critique: ça donne envie de lire le bouquin =)

R.V a dit…

Merci, nous avons corrigé l'erreur ! :)